Le cachemire est une laine douce, produite à partir du duvet doux et chaud des chèvres cachemire, principalement élevées en Mongolie-intérieure, le cachemire se distingue par sa grande finesse et son incroyable résistance.
Chaque chèvre produit environ 100 grammes de cachemire utilisable par an, ce qui nécessite plusieurs animaux pour confectionner un seul pull en cachemire. Ce processus unique et artisanal confère au tissu cachemire sa valeur élevée et son élégance intemporelle.
Sommaire
Comment produit on du cachemire ?
Avant d’évoquer les problématiques environnementales, sociales et les questions du bien-être animal liées au cachemire, il est important de comprendre comment le cachemire est fabriqué.
L'élevage des chèvres cachemire
L’élevage des chèvres cachemire est la première étape essentielle dans la production de cette fibre précieuse. Ces chèvres, principalement de la race Capra hircus, sont élevées dans des régions aux climats rigoureux, notamment en Mongolie intérieure, dans le désert de Gobi, et dans certaines zones montagneuses de l’Himalaya.
- Conditions climatiques : Ces chèvres sont adaptées à des environnements extrêmes où les températures peuvent descendre jusqu’à -30°C en hiver. Le froid stimule la production d’un duvet épais et doux, crucial pour leur survie et pour la qualité du cachemire.
- Alimentation : Les chèvres se nourrissent principalement d’herbes et de végétation locale. Cependant, en raison du surpâturage et de la pression croissante sur les ressources naturelles, certaines régions ont mis en place des pratiques de gestion durable des pâturages pour éviter la dégradation des terres.
La récolte et la transformation du cachemire
La production du cachemire commence au printemps avec le peignage manuel des chèvres, une méthode privilégiée pour recueillir les fibres les plus fines sans endommager leur qualité. Chaque chèvre produit entre 150 et 200 grammes de duvet brut, mais seulement environ 100 grammes sont utilisables après un tri minutieux et un nettoyage destiné à éliminer les poils grossiers et les impuretés.
Les fibres triées sont ensuite cardées pour les aligner, puis filées en un fil doux et fin. Ce fil de cachemire peut être teint avant ou après le tissage, puis tissé ou tricoté pour fabriquer des textiles de haute qualité tels que des écharpes et des pulls. Une étape de finition soigneuse vient parfaire le produit, améliorant sa douceur et son aspect.
Où est produit le cachemire ?
On dispose de peu de sources à ce sujet, d’après Wikipédia, en 2020, la Mongolie indépendante et la Mongolie-Intérieure (région autonome de la République populaire de Chine) ont fourni environ 90 % de la production mondiale de cachemire, la Chine seule produisant près de 10 000 tonnes par an.
La Mongolie produit environ 2 700 tonnes, tandis que le Pakistan, l’Iran, l’Afghanistan, la Turquie et les républiques d’Asie centrale, bien qu’offrant des quantités significatives, restent en deçà des volumes des deux premières régions.
La production annuelle mondiale de cachemire est estimée entre 13 000 et 18 000 tonnes, mais après le traitement pour obtenir du pur cachemire (qui consiste à enlever la graisse, la saleté et les poils grossiers), ce chiffre chute à moins de 6 000 tonnes, soulignant la rareté et la valeur de cette fibre précieuse.
Impact écologique de la production de cachemire
Désertification et sur-exploitation
La demande croissante de cachemire a conduit à une augmentation significative de l’élevage des chèvres cachemire, notamment en Mongolie intérieure et dans le désert de Gobi. Le surpâturage par les troupeaux de chèvres a contribué à la désertification de vastes régions, aggravée par des pratiques agricoles non durables.
Selon une étude du Programme des Nations Unies pour l’Environnement (PNUE), environ 80 à 90% des pâturages en Mongolie sont dégradés ou menacés, principalement à cause de la pression excessive exercée par les chèvres.
Imaginez un terrain de football qui se transforme peu à peu en désert, c’est ce qui se passe à grande échelle dans ces régions.
Initiatives visant à produire du cachemire de manière durable
Pour contrer ces impacts sur l’environnement, des initiatives comme le Sustainable Cashmere Project en Mongolie travaillent à limiter le surpâturage, restaurer les prairies et améliorer la gestion des terres.
Par ailleurs, certaines marques s’engagent dans des programmes de traçabilité et de certification, comme le Good Cashmere Standard, pour s’assurer que le cachemire provient de sources respectant à la fois l’environnement et le bien-être des animaux. Veillez tout de même à vérifier le sérieux des certifications et labels, nous essaierons d’y consacrer un article dédié !
D’après Wikipédia, de grands programmes ont été mis en place depuis 2002, avec deux axes principaux : le reboisement des terres cultivées et l’interdiction des pâturages, accompagnés de la réinstallation des pasteurs nomades.
Impact social de la production de cachemire
Condition des travailleurs
L’industrie du cachemire offre souvent des moyens de subsistance essentiels aux communautés pastorales des régions reculées de la Mongolie et de la Chine. Cependant, les conditions de travail peuvent varier considérablement, avec des préoccupations concernant la rémunération équitable et le bien-être animal.
La difficulté, comme trop souvent, c’est le manque de réglementation et de surveillance, qui peut entraîner des situations préoccupantes dans l’industrie du cachemire. Il est probable que, dans certaines régions reculées, des enfants, soient amenés à participer aux tâches, notamment en raison de la pauvreté et de la nécessité pour les familles de maximiser leurs revenus.
Ce travail peut être très pénible, surtout dans des conditions climatiques extrêmes, comme les hivers rigoureux en Mongolie, où les éleveurs doivent non seulement s’occuper de leurs troupeaux mais aussi veiller à leur propre survie. Sans une protection sociale adéquate, ces travailleurs sont exposés à de longues heures de travail, souvent sans accès à des soins de santé appropriés ou à des conditions de vie décentes.
Les conditions animales dans l'élevage des chèvres cachemire
Impact du surpâturage et des conditions climatiques
Le surpâturage, alimenté par la demande croissante de cachemire, a des conséquences néfastes non seulement sur l’environnement, mais aussi sur le bien-être des chèvres. En Mongolie et en Mongolie-Intérieure, le surpâturage a entraîné une dégradation sévère des pâturages, réduisant la quantité et la qualité de la végétation disponible. Cette situation peut conduire à la malnutrition des chèvres, compromettant leur santé et augmentant la mortalité, notamment parmi les jeunes animaux.
Bien que les chèvres cachemire soient naturellement adaptées aux climats rigoureux, les hivers particulièrement sévères, comme ceux observés lors du phénomène de « dzud » en Mongolie, causent un stress thermique significatif. Ce stress affaiblit leur système immunitaire, les rendant plus vulnérables aux maladies et affectant négativement leur capacité de reproduction.
Comment améliorer ces pratiques ?
Bien que des certifications comme le Good Cashmere Standard existent pour promouvoir des pratiques d’élevage éthiques, le manque de transparence dans la chaîne d’approvisionnement complique la garantie du respect des normes de bien-être animal à chaque étape. Pour améliorer cette situation, une gestion durable des terres, associée à une formation continue des éleveurs sur les meilleures pratiques d’élevage, est essentielle.
Par exemple, l’intégration de pratiques de pâturage contrôlé pourrait aider à prévenir la dégradation des pâturages, assurant ainsi une meilleure alimentation pour les chèvres et une production de cachemire de qualité supérieure sur le long terme.
Nous pouvons donc conclure que le cachemire est une matière à éviter dans le choix de vos vêtements. Vous pouvez vous tourner vers des alternatives au cachemire comme le cachemire recyclé ou bien le cachemire certifié, GOTS si possible. Il existe également bien d’autres matières plus écoresponsables que le cachemire comme le chanvre par exemple, mais nous sommes d’accord pour dire que le produit final n’est pas le même !